Dombass, une guerre de tranchées
Ukraine
Ce reportage a été réalisé entre juillet 2017 et février 2018.
Les deux camps (Ukrainien & Séparatiste) sont photographiés afin de témoigner au mieux des conditions de vie des soldats, sans jugement ou prise de partie, les positions des miliaires se font face avec un écart au plus faible de 150 mètres.
Depuis 2014, le Dombass, région de l’est ukrainien est désormais coupé du pays par une
ligne de front. D’un coté, l’Ukraine indépendante, de l’autre, deux provinces séparatistes :
Luhansk & Donetsk qui partagent leur frontière Est avec la Russie, seule à reconnaitre
leur légitimité. Parallèlement à cette crise, la Crimée est annexée par la Russie.
Depuis le début du conflit 10 000 personnes sont mortes et 25 000 ont été blessées.
Initialement, cette guerre s’est déroulée sous des fronts mouvants, entre mai et juin 2014,
les forces ukrainiennes reprennent les territoires ou s’est développée une insurrection
armée contestant le mouvement «Maidan» mais stoppée net par une importante
résistance à l’est où la Russie est accusée de soutenir militairement les insurgés.
Le 5 septembre 2014, un accord est signé à Minsk pour faire cesser la guerre mais il n’est
pas respecté.
En 2015, cette fois ci, ce sont les séparatistes qui lancent l’offensive et progressent
jusqu’à la signature d’un nouvel accord de Minsk 2, en février 2015.
Depuis, les fronts n’évoluent pas ou très peu. Les hommes se sont enterrés et sont pris
dans une véritable guerre de position, sous le feu de l’artillerie et de combats sporadiques.
S’installe un climat d’attente qui est le plus redouté chez les militaires ou les conscrits,
celui de l’impuissance face aux canons, qui tirent souvent depuis quelques dizaines de
kilomètres derrière les lignes, de la présence quasi constante de tireurs embusqués, tuant
dès qu’un soldat s’expose.
Des deux cotés, les conditions de vie sont les mêmes. Les visages se ressemblent,
l’attente est interminable, la terre est retournée, tout objet est transformé pour servir d’abri
ou de protection.
Ils se battent dans les champs, les villes, les forets et les routes, ils ont entre 18 et 40 ans
et sont victimes de l’absurdité de la guerre, de ses conséquences irrémédiables sur leur
vie et celles de leur prochains. Ce conflit présente des caractéristiques militaires nous
rappelant la première guerre mondiale, 100 ans après, un discours puisant dans la
seconde, 70 ans plus tard, et qui se déroule encore malheureusement aujourd’hui.